lundi 4 février 2013

histoires et fictions de vie


  Ce sont de longues histoires que les histoires de vie. Ces fictions que l’être produit sur lui-même quand il se mêle de raconter sa vie. Elles sont d’ailleurs interminables. Derrière chaque volume de la bibliothèque se cache une étagère et derrière chaque étagère un ultime volume.  Les raconter c’est entrer dans le labyrinthe du discours, celui que l’homme est capable de tenir sur lui-même. Il n’est parfois même plus possible de démêler la fiction de la réalité. Les points de vue sur la réalité se font au travers des angles de vue de celui qui les raconte et l’ultime cause est toujours un nouvel effet                

Alors où est la vie ? se trouve-t-elle en ce point culminant ou décisif où se croisent la fiction que l’être produit sur lui-même et la réalité de ce qu’il est devenu pour avoir réalisé non une fiction mais un acte réel ? La fiction ne transforme pas l’être c’est l’acte qui le transforme ; et à discourir avec les patients, on conçoit bien que cet acte est cela même qui doit jaillir, à petits pas et cela même à qui il ne suffit pas d’une fiction.    


               D’un certain point de vue l’homme n’est malade de ses fictions que parce qu’il voudrait les projeter éternellement sempiternellement comme autant de créations nouvelles et répétées. Et la succession d’acte n’est jamais quant à elle décisive. La seule action décisive est justement celle par quoi la vie d’un être humain s’éteint ans voix.

Il y a un moment où raconter rétrospectivement son histoire n’est tout simplement plus possible ; alors que les actes concordant ou même contradictoires continueront à parler pour vous-même après votre mort. Il faudrait libérer la parole. Chercher à libérer la parole est un désir humain, mais qu'est ce qu'un mot qui n'est pas tissé d'actes? La parole quand bien même elle les accompagnerait vient malgré tout toujours après. Jusqu’au moment où elle n’a plus lieu d’être ou encore n’a tout simplement plus les moyens d’être:

                                                          …Ci gît…

jeudi 31 janvier 2013

 le Dur Désir De Durer

?


...
Sommes-nous près ou loin de notre conscience
Où sont nos bornes nos racines notre but
...
Nous sommes corps à corps nous sommes terre à terre
Nous naissons de partout nous sommes sans limites


in, Paul Eluard Le dur désir de durer, 1946, Œuvres complètes t.II © Gallimard,

lorsque l'on dit que l'attente se prolonge qu'entend-on au juste, si ce n'est que quelque chose dure au delà de l'espéré ou de l'attendu. Pourtant, l'idée que l'attente se prolonge est une idée curieuse en soi. le prolongement dont il est question est aussi une mesure de l'espace. Appliquée au temps elle a des effet métaphoriques curieux. le temps se spatialise-t-il? l'espace se temporise-t-il? Pour qui l'attente se prolonge-t-elle, pour elle même ou pour quelqu'un d'autre? qu'est ce qui dure quand quelque chose se prolonge? est ce le simple et si équivoque dur désir de durer ?

Le poète disait  "le temps dure sans nous",
alors qui sommes nous ?

L’élasticité du temps est une donnée vécue. Le temps passe plus vite ou passe moins vite, un moment d’espoir et de joie n’est pas un moment de désespoir et de tristesse. Quand bien même il se contiendrait dans les heures, les jours ou des mois déterminés.

Dans un jour dans un an que serons nous seigneur quand temps de mers me sépareront de vous ? Pour autant quelles implications cela a-t-il de réaliser que nous sommes des créatures temporelles, c’es à dire non seulement crées de temps mais plus surement et plus justement, crées par le temps ?

Dire que nous sommes des créatures temporelle cela peut être une manière d’imaginer que nous fûmes un instant créatures hors du temps, puis projetés dans l’échelle des jours et des ans .Mais que le temps soit lui aussi notre Créateur aux noms multiples, qu’et ce que cela peut impliquer ?

c'est tout le charme de l'idée de la relativité du temps. D'ailleurs ne parle-t-on pas plutôt de relativité du temps à  l'espace? en un jour comme en mille ans qu'en pensons nous ?

imaginons par exemple l'inimaginale: un hors temps. Ce ne serait qu'un instant mais qui durerait une éternité. Est-ce possible alors qu'on l'a déjà nommé? de même en est-il quand nous pensons à une seconde ou un centième qui se dilaterait à l'infini...? l'éternité est faite de temps, l'infini est fait d'espace(s).

à quoi sert de réflechir sur le temps? peut être seulement à réflechir sur le pouvoir de mots qui le divulguent: l'instant entre le passé et le futur: est il déjà passé ou  va -t-il bientôt advenir ?

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